Le Kendo et les seniors
Nous avons dans notre club des pratiquants de tous âges et nous pratiquons régulièrement avec des combattants de plus de 60, 70 voire 80 ans. Mais comment est-ce possible ? N’y a-t-il pas risques à pratiquer un sport de combat à un âge avancé ? Et est-ce vraiment possible de démarrer une activité sportive à 50 ou 75 ans ? Regardons un peu ce qu’un art martial traditionnel du Japon peut nous apporter.
Les arts martiaux dangereux pour la santé ?
Les arts martiaux semblent dangereux : après tout, ils consistent à se battre, non ? Et bien non, si certains arts martiaux comportent des risques (de chutes ou de chocs), certains se distinguent par la sécurité offerte à ses pratiquants. En effet, le Kendo, pour ne citer que lui, se pratique debout, avec une armure. Un combat ne vise pas à faire chuter l’autre et l’armure protège des assauts. Pas de roulades ou d’acrobaties. On dit souvent que la seule blessure qui guette le débutant au Kendo c’est l’ampoule : nos pieds d’occidentaux ne sont pas habitués à la pratique pieds nus.
Dans un état d’esprit pas du tout occidental, le Kendo tend à développer les capacités d’écoute et d’entraide de l’autre. La pratique est encadrée par une étiquette qui rend pratiquants plus «polis» et respectueux des autres.
Suis-je trop vieux pour commencer le Kendo ?
Est-il nécessaire d’être physiquement au top ? Débuter une nouvelle activité est assurément un challenge : pour le corps et pour l’esprit.
Pour le corps, en effet, sans une activité régulière ou après une activité traumatisante (par exemple des années de judo), les articulations se sont un peu grippées et sont parfois douloureuses. Hors la solution c’est la mouvement. Le Kendo en mobilisant les muscles profonds permet de travailler sa posture et retrouver un dos droit, des épaules souples …
Pour l’esprit, des fois, il se grippe plus vite que le corps mais là encore avec une pratique orientée vers le dépassement de soi permet de travailler sur sa confiance en soi et sur sa posture mentale.
Le Kendo est un combat très technique, la vitesse peut perdre face à l’audace et celui qui attend peut gagner contre celui qui se précipite. Il faut donc travailler la précision du geste et sa résistance à la pression. Et on peut s’améliorer à tout âge !
Démonstration en vidéos !
Ci-dessous, une vidéo qui montre une sélection de combats qui ont eu lieu au célèbre Kyoto Taikai en 2014 : une cérémonie annuelle de plusieurs jours qui rassemble plusieurs milliers de combattants. Une journée est réservée aux «hanshi» — haut-gradés reconnus pour leurs qualités. Ici, les plus jeunes viennent de dépasser la cinquantaine, le doyen – Ota sensei – venait de fêter son centenaire.
La vidéo suivante le montre en 2016 où à 102 ans il affrontait un combattant de 93 ans :
Et pour moi ?
Le dicton le dit : son principal adversaire au Kendo c’est soi-même. Et le premier combat c’est celui contre l’immobilisme.