Tout commence le 4 mai 2024, à Toulouse, plus exactement à La Bastidette. En réalité, ça remonte à 2019 en Irlande, voire même à ma première année de lycée, mais je peux pas remonter jusque là, c’est un article, pas un roman.
Mon très bon ami, Victorien Fritz, à droite sur la photo, fait du kendo depuis plusieurs années, et n’arrête pas de me dire que ça me plairait. Lors d’une de ses visites à Toulouse, il me propose de l’accompagner à une session chez notre très cher senseï : Pascal Loïdi, au milieu sur la photo. J’accepte immédiatement, bien qu’un peu intimidée. Pendant une matinée, j’ai donc eu le privilège d’avoir un entraînement dans le dojo personnel du senseï, et ancien vice champion du monde de karaté, et champion de France, ET fondateur du dojo Seigakukan, entre autres choses (d’où l’intimidation du coup).
Ça a été une véritable révélation (mon mollet gauche s’en rappelle encore haha).
Je compare ce jour à une cloche qui a sonné, et dont l’écho m’a suivit jusqu’à aujourd’hui. Ou alors à un aimant. Bref, un appel auquel je ne peux pas ne pas répondre. J’avais donc prévu de m’inscrire dès la rentrée suivante. Mais j’ai eu quelques obstacles sur le chemin…
Obstacle numéro 1, je ne conduis pas. Obstacle numéro 2, situation financière compliquée. Obstacle numéro 3, j’ai un TDAH (trouble de l’attention avec hyperactivité) récemment diagnostiqué. Cela faisait beaucoup pour moi à gérer sur le moment, et lorsque j’ai appris que les cours avaient lieu à Lalande, cela m’a immédiatement découragée, c’était loin de chez moi en transport.
Avance rapide rentrée 2025, les mêmes obstacles sont toujours au casting, mais cette fois, l’appel est trop fort, je dois répondre ! Alors je me lance, et participe au premier cours, puis au deuxième, et chaque cours depuis me confirme un peu plus mon affinité pour cette noble pratique.
Le Kendo m’apporte un alignement (le sabre) et un ancrage (les pieds) dont j’ai fortement besoin en sortie de burn out/dépression, mais également en tant que personne à TDAH, dont l’esprit se disperse naturellement. Mais cela me fait aussi grandir sur la relation à l’autre, car “le kendo ne se fait pas seul”. C’est une danse qui nécessite la présence totale dans l’instant, des deux parties. Plus facile à dire qu’à faire c’est sûr, mais cela reconnecte à beaucoup d’humanité. Dans l’époque que nous traversons, je trouve mon remède dans l’esprit communautaire. Et pourtant, je suis plutôt du genre solitaire, j’ai beaucoup marché seule, et je n’ai jamais vraiment intégrer de groupes de façon concrète ou permanente. M’exposer quotidiennement à un contexte de groupe, m’engager avec une présence hebdomadaire, est une zone où je me sens vulnérable. Cette appréhension à vite été balayée, cependant. Instantanément, lors du premier cours (et confirmé par les suivants), j’ai été agréablement surprise par la pédagogie, le non-jugement et l’entre-aide présente au sein du dojo Seigakukan.
En somme, le Kendo prends le chemin de non seulement me réconcilier avec moi-même, mais aussi les autres, et le monde. Il s’agit là d’un don de guérison important à titre personnel, d’une part, mais plus général d’autre part. Le monde a besoin de lien en ce moment, de lien qualitatif, concret, réel et fiable. C’est le Lien qui guérit le monde, et le fait grandir. Et c’est ce que je retrouve dans la pratique du Kendo : le lien à soi, aux autres, au moment présent. C’est intimidant, certes, mais ça en vaut le détour.
Pour toutes ces raisons, j’espère bien pouvoir pratiquer le Kendo jusqu’à mes vieux jours !
Merci pour votre temps à lire ce post,
Adélie, kendoka en herbe 😌🥋